Et d'un coup les objets me regardent.
A vivre beaucoup dehors et peu dedans, je les avais presque oubliés. Mais le temps s'est ralenti, je traîne à la maison, j'erre de pièce en pièce.
Perchés, suspendus, entassés, affalés, utiles ou futiles, sous tous les angles, ils me regardent, les objets. Alors à mon tour je les regarde, d'abord insolente, puis attendrie. J'ai envie de trier, de jeter, mais ils me fixent avec des yeux mouillants.
J'aime les listes. Alors je garderai une trace de toutes ces choses qui m'entourent, comme un catalogue, un grand inventaire, la mémoire par les objets.
Lentement j'avance de pièce en pièce et je soulève les objets et leur poussière.